On a parlé de l'Association à la RTS
Le 26 septembre 2022, des journalistes de l’émission « Mise au Point » nous ont contacté pour parler des répercussions de l’inflation sur le quotidien des membres de l’Association des Familles du Quart Monde (AFQM). Jacqueline, militante depuis des années, a accepté de se prêter au jeu de l’image et du reportage. Même si le résultat a beaucoup plu, nous souhaitions préciser certains éléments.
En regardant le reportage, nous avons eu l’impression que Jacqueline était présentée comme une personne qui vient à l’Accueil café simplement pour consommer. En vrai, Jacqueline n’est pas passive, loin de là. Elle, le dit elle-même dans le reportage, la première chose qu’elle fait c’est « se serrer la ceinture » chaque mois pour éviter de se faire renvoyer de son logement, d’avoir des poursuites, d’être encore un peu plus écrasée par le système. Lutter contre la précarité est épuisant. Malgré sa situation financière honteuse pour un pays aussi riche que la Suisse, qui laisse le parlementaire Olivier Feller sans voix, Jacqueline est à la base de ce projet social à Vallorbe qui prend aujourd’hui la forme de l’Accueil café. Elle prend des responsabilités pour améliorer son quotidien et celui des gens de Vallorbe
Jacqueline participe à des stands pour présenter l’AFQM, elle est dans la rue pour discuter avec la population, elle encourage ses voisin.e.s à sortir de l’exclusion en se rassemblant au Foyer des Fontaines, elle soutient des personnes migrantes, elle s’occupe de ses petits-enfants, elle s’occupe de sa maman. Toutes ces activités produisent une richesse économique et sociale qui ne lui est jamais rendue. L’un des rôles de l’AFQM est de travailler avec les personnes volontaires pour construire quelque chose ensemble sur la base de leurs compétences si riches et pourtant si peu reconnues.
Les différents mondes de la précarité
Le reportage présente deux réalités distinctes. Celle des personnes qui craignent que leur niveau de vie baisse et celle des personnes qui sont déjà sous le niveau de pauvreté. Dans le reportage, le couple doit vendre sa voiture. Doit se résoudre à prendre le train. Il est tout à fait compréhensible, au vu de la situation énergétique, climatique et de guerre que la classe moyenne puisse être inquiète. Seulement, pour les personnes précarisées, ces nouvelles inquiétudes s’ajoutent à leur réalité. Une réalité qui se traduit par des obstacles à tous les niveaux, dont les transports font déjà partie.
« Il faut se couper un bras pour prendre le train », répète l’une des protagonistes. Juste avant, Jacqueline dresse la liste des choses auxquelles elle doit renoncer : plus de viande, plus de voyage, plus de cadeaux pour ses petits-enfants. Pour les participant.e.s à l’Accueil Café, c’est comme si on associait ces deux réalités : « ces gens sont dans une aisance financière qui n’est pas du tout mon quotidien », réagit l’une d’elle. Comparer les deux réalités produit de la colère parmi les personnes présentes. D’autant plus que les propositions au parlement ne les concernent pas mais devrait servir à éviter à la classe moyenne de rejoindre leur réalité. N’y a-t-il rien à faire pour ces gens qui cumulent les précarités ?
Qu'est ce que l'AFQM propose?
Les solutions pour améliorer l’existence de ces individus sont évidentes. Une meilleure sécurité sociale passe, au niveau financier, par un système de reconnaissance automatique et par un rehaussement du minimum vital et des bas salaires d’au moins CHF 500.-. Et, au niveau social, par une intégration des personnes qui le souhaitent dans des activités porteuses de sens qui peuvent prendre des formes extrêmement diverses et variées. Là-dessus, pas sûr que les parlementaires souhaitent négocier.
Ne restez pas seules face à vos problèmes, joignez-vous à nous à Vallorbe, Sainte-Croix et Renens.
- L'Association