La parole aux familles de l'AFQM
A l’occasion de la fête du printemps, la parole a été donnée aux familles de l’AFQM qui ont envie de partager leurs bonheurs quotidiens via ces textes ci-dessous et également lors de l'événement organisé par la ville de Renens qui aura lieu le samedi 26 mars à la Place du Marché de Renens.
Les personnes précarisées peuvent passer par des épreuves extrêmement dures liées à l’organisation de la société. Mais leur vie ne se résume pas à cela. L’existence est remplie de moments de bonheur auxquels nous souhaitions faire honneur. Nous avons donc demandé à des membres de nous partager leur bonheur, leur joie, leurs désirs. Cet exercice permet de faire vivre ces souvenirs, de les chérir une fois de plus, de faire naître un sourire à la simple évocation d’une expérience passée. Les participants et participantes se sont confié.e.s et nous avons ensuite retranscrit leurs histoires.
Parenthèse de Bonheur
Après m’être séparée de mon conjoint, il est allé raconté à la DGEJ que j’insultais ma fille, que je la maltraitais. Je suis tout à fait d’accord qu’il m’est arrivé d’être fatiguée ou débordée et de crier, mais là il en parlait comme si c’était tous les jours. Du coup, on m’a enlevé ma fille. Au moment où c’est arrivé, je leur ai dit que je n’allais pas être bien, je leur ai demandé de l’aide pour m’aider à surmonter cette épreuve, à l’accepter. Ils m’ont dit que je pouvais me faire interner à Cery. Il ne semblait pas y avoir d’autres alternatives alors j’ai accepté. D’abord, j’ai été à un étage avec des personnes schizophrènes atteintes profondément. Ça a duré à peine une semaine, mais j’en pouvais plus, je voulais partir. Puis on m’a changé d’étage et là, c’était le club MED, un des plus beaux moments de ma vie.
On s’est créé un groupe où chacun parle de ses problèmes et tout le monde écoute. On a créé une équipe d’écoute. Pouvoir parler de ce qu’on vivait c’était un moment de tristesse dans notre bulle de bonheur. On se comprend entre nous. On prie, on chante, on se déguise, on fait des jeux de société, on fait la fête. À 23h on allait prendre notre Temesta et au lit. Tout le personnel était adéquat. En plus, j’adore rencontrer de nouvelles personnes et là, il y avait toujours de nouveaux fous, même un mec en costard qui travaillait pour une grande entreprise. J’ai découvert que je pouvais m’amuser. J’ai fait du SPA, y avait des bricolages, c’était une parenthèse pour oublier que la DGEJ m’avait pris ma fille. C’est comme si Dieu m’avait fait passer une épreuve pour voir si je méritais le bonheur. Le bonheur, ça se mérite.
Une fois que je suis sortie, pendant un mois on s’est appelées à 8 tous les soirs avec mon équipe. Maintenant c’est la vie normale qui reprend, ce n’est pas la même chose. Je vais passer au rôle de maman seule à la maison. Le bonheur ne doit pas s’oublier. Je dois réapprendre à être heureuse sans mon équipe de folie.
G.
Joie
Une joie partagée est une double joie
Un sourire
Tous les êtres boivent la joie, en pressant le sein de la nature
Tous, bons et méchants, suivent les roses sur ses traces
De la joie de vivre
Libre
Sur le chemin qui vibre
Ivre sous tes pas
La joie de vivre, libre
Qui te délivre
Et te mène sur ta voie
Un sourire
La joie nous offre l’ami et l’épreuve de la mort
Je sens que pour aimer
Il suffit d’une rose
Trouve mon bonheur
En cueillant une rose
La joie de vivre
C’est d’aimer
De retrouver les amis qu’on aime
Un sourire
Et on va se promener
Du côté de l’enfance
Où seuls nos rires et nos jeux
Avaient une importance
Vivre chaque jour
Comme si c’était le premier jour
A.
- Activités de l’Association